Le semis d’un couvert végétal que l’on appelle aussi engrais vert est un travail engageant et complémentaire aux différentes pratiques en viticulture biologique et biodynamique. L’objectif ? Apporter un bénéfice à la vigne et au sol, tout en contribuant à l’équilibre de l’écosystème et au maintien de la biodiversité. Nous vous expliquons ce que nous en attendons et comment nous le mettons en œuvre.
Pourquoi semer ?
Concrètement il s’agit de semer entre les rangs de vignes des espèces végétales qui, en synergie, vont remplir plusieurs missions :
lutter contre l’érosion en diminuant le ruissellement grâce à la capacité d’infiltration de l’eau ;
améliorer la structure du sol par l’action mécanique des racines qui ameublit le sol jusqu’à 1,5 m de profondeur et améliore la pénétration de l’eau et de l’air ;
favoriser l’activité biologique du sol par l’apport de matière organique. Les engrais verts stimulent l’activité biologique du sol de manière rapide pendant leur croissance et surtout après enfouissement (cependant la fertilisation se joue beaucoup plus avec l’apport de matière organique par le compost) ;
favoriser la biodiversité notamment grâce aux plantes à fleurs ;
inhiber la germination des adventices (les plantes qui poussent naturellement mais qui sont une compétition négative sur la vigne).
Bref, les bénéfices sont larges, ils vont au-delà de la grande qualité des fruits récoltés issus de vignes saines et fortes dans un écosystème équilibré.
Nous effectuons le pilotage en prenant en compte d’une part les caractéristiques de chaque parcelle (sol, inclinaison, encépagement, etc.) et donc les besoins spécifiques de chaque vigne durant son cycle de pousse, et d’autre part les facteurs liés à notre climat océanique et aux conditions météo spécifiques du millésime. Une stratégie basée sur les connaissances et l’observation, qui ne doit rien au hasard et qui s’enrichit de l’expérience des années précédentes.
De l’automne au printemps,
le paysage de nos vignobles dévoile sa couverture
Nos vignerons sèment à la fin des vendanges, avant les premières gelées. Les végétaux poussent à leur rythme pendant plusieurs mois, puis sont enfouis entre avril et mai. L’entretien du sol sous le rang est réalisé à l’aide d’un outil inter ceps. Graminées, légumineuses et plantes crucifères sont le trio gagnant pour répondre aux différents objectifs. Les mélanges que nous favorisons ? La vesce, qui stimule l’activité biologique et offre l’avantage d’être butinée par les abeilles. L’avoine, le seigle, l’orge, dans la famille des graminées, riches en cellulose et en lignine qui apportent au sol du carbone. La luzerne, qui structure le sol avec ses racines profondes jusqu’à 1.50m et qui apporte son lot d’azote, élément fertilisant qui stimule la vigne mais aussi la vie microbienne du sol. Le trèfle incarnat, qui fixe l’azote, est lui aussi mellifère, et il joue en plus un indéniable rôle esthétique. Notons que l’influence sur l’azote est prise en compte, mais la fertilisation se joue beaucoup plus avec l’apport de matière organique par le compost.
Par ailleurs, nous mettons aussi en œuvre les semis sur des jachères lorsque nous renouvelons les plantations de vigne. La jachère plantée à forte dose pendant 3 ans permet d’améliorer la structure du sol, la pénétration, le décompactage naturel sur environ 1m.
Partie intégrante d’une agriculture respectueuse, le couvert végétal met l’accent sur la restauration de la biodiversité locale mais surtout sur l’amélioration de la qualité des sols dans lesquels s’enracinent nos vignes. Il dynamise nos paysages viticoles, rythme les saisons avec un travail du sol exigeant et vertueux. Ce travail primordial implique une adaptation permanente aux éléments climatiques et aux particularités des parcelles, il représente un fort engagement humain et économique, au profit de la qualité des vins comme de l’équilibre de l’écosystème.
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